Etude des plantes grasses à vertus médicinales à travers les enquêtes ethnobotaniques réalisées en Tunisie

Chaieb.I

 

 

 

I- Introduction :

Le climat tunisien est un climat est dominé par un caractère semi-aride à aride; ce ci convient parfaitement pour les plantes grasses qui renferment des organes charnues contenant des réserves d'eau lui permettant d'affronter des conditions difficiles à extrêmes.

Ces plantes succulentes sont employées pour divers usages : comme haie défensive, comme source de bois, comme plante alimentaire, médicinale ou même ornementale.

On a étudié l'usage médicinal des plantes en se basant sur les principales enquêtes ethnobotaniques réalisées en Tunisie, à savoir les travaux de Le Floc'k (1983), les travaux de Boukef (1986) et une partie des travaux réalisés dans le cadre du projet national mobilisateur concernant les plantes médicinales (1999).

 

 

II- Les Plantes grasses en Tunisie:                                               LISTE

 

Le terme de plante grasse, est souvent associé au terme des cactées. En fait, la famille des cactées ne renferme qu'un seul représentant dans la flore sauvage tunisienne. Ce qui différencie les cactées des autres plantes grasses, c'est la présence d'épines rassemblées en touffe sortant du même point.

 

En se basant sur les principales études ethnobotaniques entreprises en Tunisie, on a recensé les plantes succulentes les plus utilisées en médecine traditionnelle.

 

Parmi ces espèces, on trouve deux monocotylédones dont une appartenant à la famille des Amaryllidiacées: l'Agave americana (le seul représentant de la tribu des Agavées en Tunisie). L'Agave est utilisées entre autres pour son bois (utilisation surtout de la hampe florale pour la construction et des feuilles sèche pour la combustion). (3)

 

L'autre espèce de monocotylédones appartient à la famille des Liliacées : l'Aloe vera (seul représentant de la famille des Aloinées en Tunisie). (3) Grâce au goût amère de cette espèce elle est utilisé par certaines population tunisiennes pour le sevrage des enfants (appliqué son suc sur le sein l’enfant le refuse).

 

En ce qui concerne les dicotylédones on trouve la famille des Aizoacées qui contient un seul genre (Mesembryanthemum) avec trois espèces toutes sont utilisées pour des fins médicinales. La famille des cactées contient un seul représentant; l'Opuntia ficus indica avec plusieurs variétés bien reconnues par la médecine traditionnelle.(5) le figuier de barbarie joue un grand rôle dans la vie de certaines populations, il n'est pas seulement une plante à fruits comestibles mais cette plante constitue souvent des haies défensives , elle joue un rôle dans la limitation de l’érosion et de la désertification, et surtout on l’utilise comme plante fourragère spécialement dans les années de sécheresse.

 

La famille des Portulacacées contient deux espèces dont une seulement faisant l'objet d'utilisation médicinale c'est le pourprier (Portulaca oleracea). (5) Cuit ou frais le pourprier fait partie de l'alimentation humaine en Tunisie.

 

D'autres plantes grasses, qui sont introduites en Tunisie, sont employées surtout comme plantes ornementales, on retrouves les genres Yucca, Mamillaria, Euphorbia, Echiveria, Hylocerus… ces plantes ne présentent pas d’intérêt dans notre étude.

 

 

III- Usage médicinal des plantes grasses :

 

A première vue ce qui est frappant concernant les plantes grasses c'est le fait que toutes les espèces sans exception ont au moins un usage externe, sans doute à cause de leurs organes charnus qui vont faciliter le contact avec la peau. Ce qu'on remarque aussi chez ces plantes c'est le fait que la quasi totalité est utilisée pour soigner des dermatoses.

 

L'Agave par exemple soigne les eczéma, l'Aloe soigne les boutons, les plaies et les abcès; les Mesembryanthemum ont des propriétés cicatrisantes, soignent les verrues et réduisent les pellicules des cheveux. Le figuier de barbarie est employé contre la teigne.(2)(1)

 

L'appareil digestif est généralement le plus concerné par les recettes de médecine traditionnelle (1), cette règle n'échappes pas aux plantes grasses où on observe une large gamme de recettes décrivant l'usage de ces plante dans le traitement de l'appareil digestif.

 

L'Agave par exemple possèdes des propriétés purgatives, les feuilles d'Aloe sont utilisés en suppositoire pour calmer les crises hémorroïdaires. En usage externe le pourprier est adopté pour lutter contre les flatulences, le figuier de barbarie est utilisé en cataplasme pour calmer les maux de ventre. Cette même espèce est employée en usage interne pour les propriétés anti-diarrhétique et anti-hémorroïdaire de son fruit, les fleurs quant à elles sont réputées vermifuges.(1)(2)(3)

 

L'organe utilisé est dans la plus part des cas la partie charnue, c'est à dire les feuilles et surtout le suc des feuilles, exception faite pour l'Opuntia où on utilise les raquettes (tige modifiée). On peut aussi utiliser les fleurs, les racines ou les fruits toujours dans le cas de l'Opuntia, on utilise aussi les graines dans le cas du Portulaca oleracea.(1)(2)(3)

 

 

IV- Bibliographie

  1. Chaieb,I; Harzallh-Skhiri,F; Chemli,R., 1999: Contribution à une étude ethnobotanique de la flore en Tunisie (cas de la région de Sfax); travaux de fin d'etudes ESHE.
  2. Boukef,M.K., 1986 : les plantes dans la médecine traditionnelle tunisienne, médecine traditionnelle et pharmacopée- agence de coopération culturelle et technique.
  3. Gueno D, A; en collaboration avec G.Pottier - Alapetite et A.Labbe 1953: Flore de la Tunisie cryptogammes vasculaires, gymnospermes et monocotyledonnes - publication scientifique tunisienne.
  4. Le Floc'h,E., 1983: contribution à une étude de la flore Tunisienne.
  5. Pottier, G - Alapetite ., 1979 : Flore de la Tunisie Angiospermes, dicotyledonnes, Apétales, dialypétales - publications scientifiques tunisiennes.
  6. Pottier, G - Alapetite., 1981 : Flore de la Tunisie Angiospermes, dicotyledones, gamétopétales - publications scientifiques tunisiennes.

 

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